Après l’essayage de Google Glass classiques et dernièrement la comparaison avec la version proposant des verres correcteurs, j’ai eu la chance de pouvoir revêtir un autre modèle de lunettes connectées proposant une mise en oeuvre et des atouts bien différents. Même si les lunettes connectées Epson Moverio BT-200 proposent des usages qui peuvent être similaires aux Glass, il y a cependant beaucoup de distinctions entre ces 2 modèles à commencer par l’approche de ce qu’est une lunette connectée de la part des fabricants. Présentée pour la première fois au CES 2014 en janvier dernier j’avais pu alors les tester avec une application de réalité augmentée qui me guidait dans le démontage d’un moteur de climatisations. C’était un usage clairement ciblé pour l’industrie. Dernièrement, j’ai pu tester ces lunettes à nouveau dans une utilisation moins industrielle: avec des usages plus ciblés grand public. Je vous propose un petit tour d’horizon des Moverio BT-200.
Le temps des présentations
Epson a dévoilé la semaine dernière sa volonté de commercialiser enfin ses lunettes connectées Moverio BT-200. Si ce nom ne vous est pas inconnu vous savez donc surement que ce modèle-ci remplacera les BT-100 (datant de fin 2011) qui n’ont pas été diffusé massivement auprès du grand public qui n’était d’ailleurs pas leur cible. Même si la clientèle professionnelle sera encore la cible privilégiée, les particuliers pourront trouver un réel intérêt dans ce modèle qui propose de réels atouts pour une utilisation domestique.
Les BT-200 se présentent comme de vraies lunettes: elles arborent 2 verres. Chacun renferme un “écran” permettant de visualiser une image. En proposant cela, la personne qui revêt ce périphérique se retrouve chaussé d’un appareil apportant une sensation d’avoir devant les yeux un très grand écran de 320 pouces. Celui-ci accompagne l’utilisateur dans la découverte du monde réel en proposant en sur impression des données ou d’autres images. Ce sont de réelles lunettes de réalité augmentées: les deux écrans transparents de résolution 960 x 540 pixels permettent d’afficher les données dans le champ de vision de l’utilisateur.
Ce qui marque quand on les voit pour la première fois c’est l’impression que tout les poids est à l’avant, sur les verres. C’est un peu le principe du bison chez qui toute la puissance est dans la devant de l’animal. C’est sur le devant des lunettes que viennent se placer les caméras, capteurs, …
Les branches sont repliables ce qui leur permet d’obtenir un encombrement limité dès lors que l’on souhaite les remiser.
Mais quand on parle de “tout le poids” il faut être réservé car les lunettes bien que truffées d’électronique, ne pèsent que 88 grammes. C’est rassurant pour une utilisation prolongée. Cependant il faudra les utiliser dans des conditions “calmes” et ne pas oublier que si l’on baisse la tête un peu trop vite elles risquent de quitter votre figure en profitant ce que l’on appelle la loi de la gravité… Le poids réparti sur le devant des lunettes ne pénalise pas le confort des lunettes mais uniquement leur maintient sur le nez dès lors que vous baisserez la tête.
Pour parvenir à un tel poids au regard des fonctionnalités telles que la 3D qui demandent une certaine puissance de calcul, Epson a retenu l’option de la déportation d’une partie de l’intelligence dans un composant matériel qui est connecté obligatoirement aux lunettes. Cette extension des lunettes est indispensable au bon fonctionnement du système. Dès lors que vous chausserez les lunettes devant vos yeux, vous serez obligés de porter cet appendice matériel dans vos mains.
Ce matériel déporté qui comprend notamment les batteries, prend la forme et la fonction d’une télécommande filaire. De la taille d’un smartphone d’environ 4′, elle se manipule comme telle. En effet cette extension est tactile et se manipule avec les doigts. C’est une interface multi touch qui permet de faire bouger un pointeur à l’écran et d’interagir avec l’OS Android 4.0 et les l’application.
Alors que la commande tactile des Google Glass se fait avec un geste qui laisse penser que l’on se caresse ou se tapote la tempe droite, à l’endroit où se trouve la branche munie du pavé tactile, les Moverio quand a elles font appel à ce pavé tactile qui tient bien en main. Il propose un geste qui peut paraître plus discret en public et apporte une interaction plus naturelle qui ne requiert pas d’apprentissages de gestes nouveaux. Il est cependant filaire.
Le “fil à la patte” est une peu surprenant. On s’attendrait à ce que la communication se fasse sans connexion physique. Mais cela ne pouvait pas être autrement pour Epson du fait que cette télécommande intègre les batteries qui font fonctionner l’ensemble du système. Ce câble assure également un flux de données sans interférences.
Ce fil permet également de servir de fil d’Ariane pour retrouver la télécommande des lunettes lorsqu’elle est posée. Le câble ne gène pas le port des lunettes. C’est une crainte naturelle que d’imaginer qu’il puisse déséquilibrer le port des Moverio.
Quelques éléments hardware
En ce qui concerne les caractéristiques techniques ont peut relever qu’elles proposent un processeur bi-cœur TI OMAP 4460 cadencé à 1,2 GHz et d’1Go de mémoire vive. Du côté de la restitution visuelle, c’est écran binoculaire de 0,42 pouces pour une définition de 960 x 540 pixels qui a été retenu par la marque pour équiper le système.
Quand on parle de lunettes on pense toujours à la correction de la vue. Epson y a pensé. Bien que l’espace entre les Moverio et les yeux soit suffisant pour que l’on puisse porter ses lunettes de vues habituelles, Epson permet de clipser des verres correcteurs directement sur les lunettes connectées. C’est une bonne idée pour que chaque personne puisse avoir une expérience utilisateur réussie. Pour plus de confort des verres fumés à teinte photo-chromatique peuvent se clipser cette fois-ci à l’extérieur des lunettes. Elles permettent indéniablement d’apporter un confort de vision de l’image lorsque l’on est en extérieur. La vision est très agréable même en plein soleil.
Les Moverio sont dotées d’un gyroscope, un accéléromètre, un GPS, une caméra VGA et toute une batterie de capteurs qui permettent d’analyser l’environnement de celui qui les revêt ainsi que ses mouvements. Cela est nécessaire pour intégrer le monde réel environnant avec celui virtuel qui sera proposé par les écrans en sur impression. Les différentes applications devront imaginer les fonctionnalités à proposer et les usages auxquels elles pourront répondre.
Pour de plus amples caractéristiques techniques je vous propose de vous reporter à la documentation officielle du produit.
L’offre logicielle
Nous avons déjà peu évoquer plus haut le fait que les Moverio BT-200 utilisaient une architecture logicielle bâtie autour d’Android 4.0. Du côté des applications, les lunettes ne proposent malheureusement pas un accès à Google Play. La concurrence que représente les Moverio pour Google dans les smartglass est-elle passé par là? Quoi qu’il en soit toute une série d’applications devront équiper les lunettes afin de lui apporter les fonctionnalités recherchées.
Les lunettes permettent bien évidemment de visionner des images, des films ou tout autres contenus à afficher sur un éran. Le son des lunettes lui permettra également de proposer l’écoute agréable de musiques. Pour schématiser, tout ce qui peut être consulté habituellement sur smartphones ou tablettes pourra être affichée sur cet appareil qui se porte sur le bout du nez. On pourra donc les utiliser pour surfer sur le net, faire des visioconférences, s’adonner à sa passion du jeu ou encore découvrir des lieux avec des explications adaptées ou bénéficier d’aide pour se déplacer…
L’écran est très agréable. Il permet de superposer sans trop de difficultés des images ou des informations à l’environnement réel. La réalité augmentée est bien rendue sur ces lunettes. Les applications exploitant ces atouts auront un terrain d’expression tout à fait confortable.
Les applications sont en cours de création. Des développements spécifiques devront faire leur apparition en même temps que les lunettes et seront regroupées dans un store dédié pour les mettre en valeur. Les applications sont prévues pour donner une valeur ajoutée et des arguments de différentiation par rapport à un smartphone classique ou des lunettes concurrentes….
Parmi les caractéristiques des lunettes on retrouve une petite caméra sur le devant des lunettes, une restitution sonore pointue grâce à des écouteurs proposant un son en Dolby Surround. Pour bénéficier de puissance de calcul elle peut compter sur son appendice filaire. Elle peut également se connecter à un smartphone. Côté connectique elle parle couramment le Bluetooth et le Wi-Fi. Les applications pourront également prendre en compte le fait qu’il soit tout à fait possible de connecter en USB un couple clavier / souris. Cette possibilité ouvre des horizons d’utilisation typées bureautique mobile.
Il est possible de stocker jusqu’à 8 Go de données. Pour utiliser une quantité de données plus importante, une carte micro SD ayant une capacité pouvant aller jusqu’à 32 Go pourra être utilisée. Cela lui permettra de lui apporter un stockage de plusieurs heures de vidéos par exemple. Epson ne s’arrête pas là dans les fonctionnalités, la marque japonaise propose également une compatibilité 3D.
Les capacités audio et 3D en font un compagnon sérieux pour une séance de vidéos à la maison un peu en solitaire certes ou alors en déplacement. Pour le côté ludique, la réalité pourra venir en aide au virtuel, ou l’inverse, car elles proposent également des fonctionnalités de suivi de mouvement. Ce suivi de mouvement permet un tout autre niveau d’interactivité dans les applications et bien entendu dans les jeux.
Le système bénéficie d’une autonomie annoncée de 6 à 8 heures que je n’ai pas eu le temps de vérifier.
Conclusion
Les lunettes ont une bonne finition et apportent comme on a pu le voir, un solution à l’utilisation de lunettes de vues ou de lunettes de soleil. Même si les lunettes peuvent être utilisées partout, encore une fois leur esthétique fera que vous ne passerez pas inaperçu si vous pensez les porter à tout instant dans la rue. L’effet cyborg est assuré et vous ne pourrez pas y couper. Le câble reliant les lunettes au pavé tactile fera qu’elles pourront même être déconseillées dans des lieux très peuplés de peur qu’il ne se prennent dans un objet ou sur une personne. Epson conseille d’ailleurs de ne pas être en mouvement lorsque l’on revêt les Moverio.
Son utilisation sera plus évidente en intérieur ou en extérieur mais dans des lieux privés pour lesquels des applications adaptées nous divertiront ou nous instruiront.
A titre de comparaison je vous propose ce petit face à face du design et de l’encombrement entre les Epson Moverio BT-200 à gauche et les Google Glass à droite.
Le constructeur japonais devrait encore faire parler de lui car, très prochainement, il proposera ses lunettes sur le marché. Leur prix de vente devrait avoisiner les 700$ (soit environ 515 €). Epson profitera-t-il du “retard” de lancement des Google Glass pour proposer au grand public des lunettes connectées et griller ainsi la politesse au groupe Californien? Nous devrions le savoir très prochainement car Epson compte les rendre disponibles dans les semaines qui viennent.
Google quand à lui devrait profiter des conférences Google I/O pour faire des annonce concernant ses smartglass. Compte tenu des spécificités de ces 2 modèles, les utilisations qui doivent leur être confiées sont différentes et complémentaires. Alors que les Google Glass sont conçues pour être un compagnon nomade de tous les instants, les Moverio semblent bien plus à l’aise dans le confort multimédia d’un intérieur. Le positionnement marketing, les applications dédiées ainsi que leur prix d’achat de ces appareils seront déterminants pour la conquête du grand public.
A suivre donc…
En attendant je vous propose la vidéo de promotion des lunettes connectées Epson Moverion BT-200.
[…] Après l'essayage de Google Glass classiques et dernièrement la comparaison avec la version proposant des verres correcteurs, j'ai eu la chance de pouvoir revêtir un autre modèle de lunettes connectées proposant une mise en oeuvre et des atouts bien différents. Même si les lunettes connectées Epson Moverio BT-200 proposent des usages qui peuvent être similaires aux Glass, il y a cependant beaucoup de distinctions entre ces 2 modèles à commencer par l'approche de ce qu'est une lunette connectée de la part des fabricants. Présentée pour la première fois au CES 2014 en janvier dernier j'avais pu alors les tester avec une application de réalité augmentée qui me guidait dans le démontage d'un moteur de climatisations. C'était un usage clairement ciblé pour l'industrie. Dernièrement, j'ai pu tester ces lunettes à nouveau dans une utilisation moins industrielle: avec des usages plus ciblés grand public. Je vous propose un petit tour d’horizon des Moverio BT-200. […]