Ce qui est bien quand on a un blog qui date un peu, c’est que l’on peut faire le point sur certains sujets et y revenir lorsque l’actualité le demande ou le permet. Ce qui n’est pas top c’est quand on est obligé de présenter des mises en œuvres qui ont du mal à s’installer alors qu’elles bénéficient de l’appui d’une grande partie de la population (84% des Français). Je prend le risque de donner l’impression de radoter. Ce n’est pas grave, je m’y remet: la France tente une nouvelle fois de lutter contre la pollution lumineuse en s’attaquant aux enseignes lumineuses et aux locaux professionnels vides qui restent vides un peu trop souvent.
L’idée est apparue en 2012. A cette date là les parlementaires ont eu l’idée de réglementer l’éclairage nocturne inutile. Les sites professionnels ne devaient plus rester éclairés toute la nuit. Cette interdiction devait s’appliquer aux boutiques mais également aux bureaux. Les devantures lumineuses devaient s’éteindre et les grandes tours de La Défense étaient sommées de rendre l’obscurité à la nuit.
En 2013 une campagne de sensibilisation a été lancée. La réduction et la réglementation de l’éclairage nocturne pouvaient alors compter sur la domotique pour répondre à cette obligation. La réglementation est rentrée en vigueur mais n’a pas eu de grands impacts. 6 mois après rien n’avait changé comme on pouvait le voir. 5 ans plus tard, la consommation de l’électricité brille encore la nuit. L’inefficacité de la mesure peut être mise sur le dos des contrôles suffisants et sur une volonté non clairement affichée à la faire respecter. Elle semble en tout cas être ignorée par les professionnels de tous bords et secteurs.
Pourquoi avoir lancé cette interdiction? Il y a tout d’abord les économies d’énergies que l’on tente de faire. L’électricité non consommée peut être employée à autre choses ou encore mieux : elle n’a pas besoin d’être produite! A cela se rajouterait un non rejet de CO2 et autres pollutions dans l’air. Ceux qui sont un peu plus proche de la nature vous parleront également de la protection des êtres vivants végétaux et animaux en respectant les cycles naturels dictés par l’alternance nuit / jour…
Comme les autres types de pollutions, la pollution lumineuse nocturne, s’est intensifiée ces dernières années. L’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne annonce qu’en 20 ans, la quantité de lumière émise la nuit a augmenté de 94%. Ceci est du principalement aux bâtiments laissés allumés mais également aux les lampadaires et à l’éclairage des routes. Il faut trouver un juste équilibre entre pollution et sécurité. Des pistes existent la Smart City pourrait prendre en charge ce type de considérations. Une lumière adaptative par exemple?
Bref, même si la mesure remonte à 2012, elle entre vigueur seulement maintenant pour tenter de réduire la pollution lumineuse. A partir de dimanche 1er juillet 2018, les entreprises ont l’obligation d’éteindre les enseignes lumineuses et les vitrines la nuit. Les vitrines et enseignes commerciales sont priées encore une fois d’éteindre la lumière chaque nuit, entre 1h et 6h du matin.
Encore une fois ces mesures semblent aller dans le bon sens, mais force est de constater que jusqu’à présent elles ont peu été suivies d’effets. Si cette fois-ci le décret est réellement appliqué, il permettrait de réduire la consommation énergétique. Et pas qu’un peu. On parle d’une économie annuelle de quelques 1000 gigawattheure. Cela correspond à la consommation électrique de 370 000 ménages. Cela fait 3 fois en 5 ans que je fais un article sur cette tentative de régulation de la pollution de l’homme. On verra quelle sera la teneur d’un 4ème article…