La semaine dernière je vous avais présenté la réussite fulgurante de la compagne de financement de la montre Pebble Time. Pebble Technologies avait choisit pour sa seconde génération de montres connectées de s’offrir aux fans de la marque ainsi qu’au marché à conquérir via la plateforme de financement participatif qui leur avait permis de remporter un franc succès en 2012 et de lui permettre de passer du statut de start-up de 5 personnes à celui de pépite de la high-tech de 130 âmes. L’entreprise nous avait promis des surprises. Elle ne nous a pas menti. Cette semaine elle a dévoilé, toujours sur Kickstarter son modèle Pebble Time Steel ainsi qu’une intéressante manière d’utiliser ces nouvelles montres.
Pebble a un moral d’acier
La Pebble première du nom avait été rejointe par un modèle aux caractéristiques identiques: la Pebble Steel. La différence se retrouvait dans le look. Plus qualitative, la robe métallique lui permettait de venir conquérir avec ce modèle premium les cœurs de populations technophiles certes, mais non geeks. Afin de contenter cette cible, mais également pour pouvoir taquiner un peu plus la concurrence, Pebble Technologies refait le coup et propose depuis cette semaine la Pebble Time Steel.
Cette version métallique est proposée en 3 coloris: argenté, noire et dorée. Chacune sera équipée d’un bracelet métallique mais également d’un bracelet en cuir. Ils seront respectivement beige, noir et rouge. A l’occasion de cette sortie, Pebble a indiqué que les bracelets proposés étaient dotés d’un mécanisme ingénieux et rapide leur permettant d’être désolidarisés de la montre. La Time Steel sera également dotée d’une autonomie de 10 jours (contre 7 pour la Time) ce qui est un record pour ce genre de produits. Le reste des caractéristiques sont inchangées par rapport à la Pebble Time. Cela vaut à la steel d’être 1 mm plus épaisse que a version classique…
Ceux qui ont participé à la campagne de financement, qui qui a débuté la semaine dernière et qui est toujours en cours sur Kickstarter, peuvent opter pour ce modèle tout récemment dévoilé. Ils devront, tout comme les nouveaux arrivants, débourser 250 $. Il n’y a pas cette fois-ci de tarifs préférentiels pour les premiers souscripteurs La montre sera vendue ensuite en boutique au tarif de 299$. Ce modèle ne sera livré qu’en juillet 2015 au lieu de mai pour la Pebble Time classique.
Ouverture à l’innovation matérielle
L’une des forces de la Pebble est de proposer une certaine ouverture logicielle à la communauté. Cela lui a permis de créer une communauté dynamique de développeurs de contenus et d’usages. La seconde annonce de la semaine, qui est concomitante à celle concernant la Pebble Time Steel, est la volonté de proposer une dynamique d’innovation autour du hardware également.
La Pebble Time propose des connecteurs lui permettant d’accueillir des bracelets qui soient acteurs de cet écosystème naissant. Grace à cette connectique documentée, des tiers pourront créer des bracelets ayant une certaine utilité. On pense par exemple à des bracelets proposant une batterie externe pour la montre. On pense à des bracelets intégrant divers capteurs afin de pourvoir aux fonctionnalités promises par les bracelets de la santé connecté. Cela permet à la Pebble Time, qu’elle soit classique ou Steel, de proposer à terme des fonctionnalités de communication NFC, de télécommande, de capteur de pollution…
Afin d’ajouter un moniteur de fréquence cardiaque ou un GPS directement dans une smartwatch, vous avez à faire de sérieux compromis sur la conception et la durée de vie de la batterie. Il est probable que si vous achetez une montre avec un certain capteur aujourd’hui, il sera dépassé dans les 12 mois.
C’est une idée très intelligente. Elle permet à Pebble de lutter contre de plus gros acteurs tout en “recrutant” des talents auprès de tiers concepteurs de matériels. L’entreprise sait qu’elle ne pourra pas intégrer toute la technologie ni tout le savoir faire nécessaire à la création de la montre idéale. Ces partenariats sont pour elle une manière de gérer habilement la demande.
Cette ouverture du matériel permet également de positionner Pebble comme une micro-plateforme auprès des makers ou des hackers qui recherchent à la fois un écran couleur e-ink ne consommant pas grand chose et un OS alternatif éprouvé doté de capacités à communiquer avec iOS et Android.
Naissance d’un nouveau modèle de marketing
L’innovation est au cœur de Pebble. La startup a montré le chemin des smartwatches à une industrie entière dès 2012. En ce moment, l’entreprise est en train de donner une leçon de marketing aux fabricants d’objets connectés via sa campagne Kickstarter. Alors que bon nombre de start-up triment pour boucler les budgets nécessaires à la réalisation des projets, le record historique atteint à ce jour par la Pebble Time sur Kickstarter, qui est pour l’instant à 16 millions de $, montre que les sites de financements participatifs peuvent être également une formidable force dans le lancements de produits.
Ce levier actionnée pour le lancement de ce nouveau modèle ne peut, bien entendu, pas être utilisé par n’importe qui. Pebble Technologies y est légitime. L’entreprise y a vu le jour et Kickstater ne lui en voudra pas si leur site est encore une fois victime d’un nombre de connexions trop importantes. Un levier de cette force ne peut pas être espéré par une entreprise débutante non plus. Les acheteurs en précommande ont massivement souscrits parce que le produit est connu et réputé et parce qu’il est déjà en cours de fabrication. Le risque pris par les pebblers est donc limité.
Un nouveau mode d’utilisation de site de financement participatif est donc en train de se dessiner. Bien qu’étant à l’origine un service destiné à donner un coup de pouce à des projets qui auraient du mal à trouver un financement via des canaux plus conventionnels. Ces sites mettent habituellement en relation start-up et participants (principalement des particuliers). Ces acheteurs reçoivent des contreparties proportionnelles aux montants investis. On voit de plus en plus sur ce genre de plateforme être proposés des projets financés qui ne font finalement que des offres de pré-commande. L’esprit d’origine s’en va…
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