Ce n’est un secret pour personne, les voitures sont bourrées de capteurs de tous genres. Les modèles actuelles ont tous un ordinateur de bord. Qu’attendent-elles pour communiquer ces relevés aux autres? A quoi ces données pourraient-elles servir une fois l’automobile devenue un objet communicant?
C’est à ces questions que tente de répondre le NCAR à Boulder aux Etats-Unis. Ce Centre National de Recherche Atmosphérique propose de recueillir ces données à bord des véhicules et de les exploiter en tant que données météorologiques. Le projet porte le nom de Vehicle Data Translator.
Quand on pense aux mesures météorologique dans un véhicule, on pense tout de suite aux données classiques comme les températures enregistrées par les ordinateurs de bord des automobiles récentes mais cela évoque un peu moins facilement les données dites “comportementales” telles que le déclenchement des essuie-glaces, l’utilisation des phares en cours de journée (dans les pays bien sûr ou l’allumage des phares n’est pas obligatoire) ou l’utilisation du système antiblocage de roues.
“En réalité votre véhicule collecte des tonnes d’informations intéressantes, ” dit Sheldon Drobot chercheur au NCAR le principal instigateur de ce projet de recherche qui est épaulé par le U.S. Department of Transportation. ” Les voitures possèdent tous ces ordinateurs ces jours-ci, et ils sont incroyablement complexes. Ils connaissent toutes sortes de choses concernant ce qui arrive mais ils ne partagent pas vraiment cette information.”
L’étude menée par le NCAR en ce moment consiste à analyser les corrélations entre ces données et les prévisions météorologiques afin de savoir s’il peut être opportun de partager ces relevés. Dans cette étude il convient également d’étudier la taille de l’échantillon d’automobiles qu’il faudrait constituer pour que les données ainsi collectées soient pertinentes. Il n’est pas question que l’utilisation isolée des essuie-glaces afin de balayer un moucheron écrasé soit considérée comme un début de pluie!
Le but de cette étude est de rendre la route plus sûre concernant les dangers imminents tels que le verglas, le brouillard, les pluies torrentielles et les tempêtes hivernales.
On peut imaginer que dans le futur les voitures utilisant l’ABS sur une même portion de route signalent aux voitures arrivant derrière qu’il faut décélérer ou emprunter un itinéraire autre. Le voitures ne “parleront” pas uniquement à leurs passagers mais également aux personnes présentes dans les autres véhicules.
Les données ainsi captées et traitées transforment les voitures en station météo mobiles sociales mobiles et locales. Il reste à traiter le problème de la géolocalisation non pas en termes techniques car le GPS a fait ses preuves, mais en termes éthiques : les données doivent pouvoir être collectée de manière anonyme pour pas que l’on se sente pisté par le système…
Les prochaines étapes du programme prévoient de continuer à tester le système dans le Minnesota et au Nevada afin d’améliorer le développement logiciel. Le but est d’avoir un programme complètement opérationnel pour l’hiver 2012-2013.
En 2013 la National Highway Traffic Safety Administration planifie d’utiliser les résultats des tests pour décider si la technologie est suffisamment mature pour encourager les fabricants d’automobiles d’inclure ces nouveaux équipements dans leurs véhicules. Des incitations gouvernementales pourraient contribuer à l’adoption du système…
On peut imaginer par la suite que la voiture communicante le soit également avec la maison. Le portail s’ouvrirait à l’arrivée du véhicule. Le matin, la température de la voiture permettrait d’avancer le réveil de 10 minutes lorsqu’il y a le parebrise à dégivrer…
Source : UCAR