Minitaur est un petit robot qui prend son inspiration des quadrupèdes en chair et en os qui nous entourent. Issu des travaux de la société américaine Ghost Robotics, il ne fait pas appel à des roues pour se déplacer. Il est construit avec 4 pattes qui ne lui servent pas uniquement à se déplacer. L’étude de la nature qui est son point de départ, lui a permis d’utiliser les moteurs de ses pattes comme capteurs de chocs et comme amortisseurs. Avec cette caractéristique il peut se “comporter” différemment de ses confrères robots tout en se rapprochant des êtres que la nature a mis au point.
En décidant de laisser de côté les classiques roues et chenilles, les ingénieurs de Ghost Robotics n’ont pas pris le chemin le plus facile pour permettre à leur robot de se mouvoir dans l’espace. Ils ne sont pour autant pas non plus parti d’une feuille vide car ils ont décidé de s’inspirer du vivant. Le fait de doter Minitaur de pattes locomotrices fait qu’ils ont opté pour une solution de déplacement qui sur le papier est plus efficace pour franchir des obstacles. En contrepartie il est indéniable qu’il demande de lui programmer un sens aigu de l’équilibre et une gestion de ses jambes qui fait appel à une coordination très développée.
Le moins que l’on puisse dire est que le résultat de leur travaux est impressionnant. Ils ont su développer une petite plateforme quadrupède d’une impressionnante agilité. Voyez vous même! Minitaur peut s’accommoder de pratiquement tous les types de terrain. Sur terrain plat et sans cargaison, il peut galoper à un peu plus de 7 km/h soit un peu plus qu’un être humain en marche. Ne pesant que 6 petits kilos il peut en porter 3 de plus. Cette charge il pourra la transporter pendant une vingtaine de minutes.
Les pattes du robot lui permettent également de faire autre chose que de marcher. Comme bon nombre de quadrupèdes vivants il peut les mettre à contribution pour grimper (sur une une clôture grillagée par exemple). Il est également programmé pour ne pas être bloqué par une porte fermée. Sa détente lui permet alors de sauter en l’air sur la porte et d’un coup de patte bien coordonné, d’actionner la poignée de cette porte. La vidéo en fin d’article montre ce geste “normal” pour un animal un peu intelligent mais qui est bluffant sur cet être en plastique et en métal.
Pour percer le secret de son agilité il faut tout simplement se diriger encore une fois sur ses membres où les concepteurs indiquent utiliser une transmission directe du mouvement des moteurs aux membres, sans passer par une boîte de vitesse. Cela permet une action ou une réaction pratiquement instantanée. Les motorisations ont ainsi une perception de la résistance du sol directement dans les moteurs. Ils jouent donc le rôle d’amortisseurs et de capteurs. Ce n’est pas pour rien que les concepteurs l’ont nommé le “robot qui ressent le monde” car cette machine peut en effet percevoir le sol via ses moteurs et de s’y adapter en un clin d’œil.
Je verrais bien ce petit robot, une fois devenu autonome, en tant que vigile de nos foyers et tout autour de la maison. Mieux qu’une caméra motorisée il n’est pas figé là où on l’a fixé. Mieux qu’un robot sur roues ou chenilles, il peut se déplacer sur tout types de terrain et ne pas être arrêté par les jouets du petit dernier jonchant le sol. Il peut également aller à l’étage en empruntant les escaliers pour rendre compte de ce qu’il s’y passe. Les portes fermées ne seront pas non plus un obstacle pour lui. Le seule obstacle en vue est sa disponibilité et son prix. Le robot Minitaur est prévu pour l’instant pour n’être fabriqué qu’à très peu d’exemplaires. Son prix de commercialisation environ 10.000$ calme également les ardeurs. Gohst Robotics espère pouvoir le commercialiser d’ici 5 ans, au prix de 1500 dollars.