Oui je sais. Les masques ne sont plus imposés depuis lundi 14 mars 2022 en France dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Cette news pourra sembler pour certains d’une autre époque : celle pendant laquelle nous étions obligés de porter un petit bout de tissu sur la bouche et le nez pour se prémunir d’un virus mondialement répandu. Ce nouvel objet couvrant une partie de notre visage a inspiré les concepteurs de FaceBit. Ce capteur connecté a été pensé pour être utilisé en complément des masques chirurgicaux ou FFP2 afin de suivre et surveiller la santé de celui qui le porte.
FaceBit un Fitbit pour le visage?
Ce sont des ingénieurs de la Northwestern University qui ont récemment dévoilé FaceBit. Il s’agit d’une solution intégrant une plateforme et des capteurs connectés destinés à être portés proche du corps sur les masques. En faisant cela le marketting les rebaptiserait “masques intelligents”. Le système se compose d’un petit capteur léger, de la taille d’une pièce de monnaie. Il est maintenu en place à l’intérieur d’un masque FFP2 ou d’un masque chirurgical grâce à un minuscule aimant qui se trouvera quand à lui, à l’extérieur du masque. En le positionnant ainsi à quelques centimètres de la bouche et du nez, FaceBit peut surveiller la santé de l’utilisateur et détecter les battements de son cœur à travers le visage.
Le capteur, ainsi clipsé sur le masque, est idéalement positionné pour transmettre en Bluetooth des données en temps réel à l’application pour smartphone. En surveillant des signaux vitaux de la personne qui le porte, FaceBit peut alors alerter les utilisateurs en cas de problèmes ou de dangers.
FaceBit peut détecter en temps réel la fréquence respiratoire, la fréquence cardiaque ou tout simplement la durée de port du masque de l’utilisateur. Dans le cas des masques FFP2, il peut également surveiller à ce que le masque soit toujours parfaitement ajusté. Les données transférées à l’application sont affichées sur un tableau de bord qui permet de surveiller la santé en temps réel. En cas de problèmes (fréquence cardiaque élevée, fuite dans le masque, etc.), l’application alerte l’utilisateur. Les données physiologiques comme la fatigue, l’état de santé physique et l’état émotionnel peuvent également être prédites. Si le masque protège, FaceBit aussi!
Il est (presque) inutile de recharger FaceBit
Les concepteurs ne voulaient pas que ce capteur soit énergétiquement à l’image de nos smartphones, c’est-à-dire avec une contrainte de recharge trop fréquente. Le fait de devoir recharger un objet connecté toutes les 4 ou 8 heures n’était pas envisageable pour eux. FaceBit est bien alimenté par une minuscule batterie, mais le dispositif a la capacité de récolter de l’énergie à partir de diverses sources. Il peut puiser son énergie à partir de la force de la respiration de l’utilisateur, des mouvements de la personne ou encore de la chaleur de la respiration de l’utilisateur ainsi que du soleil. La durée de vie de la batterie du capteur s’en trouve prolongée, ce qui permet d’espacer les charges.
Grâce au “energy harvesting” le masque peut être proposé par exemple aux professionnels de la santé sans qu’ils aient besoin de stopper leur activité pour aller recharger en plein milieu d’une intervention médicale. Comme FaceBit est doté de la capacité à transformer l’énergie de son environnement en énergie électrique, il peut équiper les différents masques qui serait portés par une personne pendant une semaine ou deux sans avoir à le charger ou à remplacer la batterie. Les concepteurs de FaceBit ont comme ambition que l’énergie thermique et cinétique récoltée puissent alimenter le dispositif à elles seules dans le futur.
FaceBit constitue une solution originale de suivi et de surveillance de la santé. Le fait qu’il puisse être repositionné successivement sur plusieurs masques dans la journée et dans la semaine lui permet de se faire oublier et de ne pas être une contrainte à l’utilisation. L’absence de nécessité à être rechargé est une option durable qui rend la solution pratique et confortable pour la surveillance générale de la santé des travailleurs qui sont en première ligne face au COVID-19,… mais pas uniquement.
Si le projet vous interesse, l’équipe a publié le projet en open source mais également en open hardware afin que d’autres puissent construire et valider le dispositif qui n’est à ce jour qu’au stade de prototype.