Il y a une semaine se tenait à Paris la seconde édition du CES Unveiled Paris 2014. Cet événement est l’un des arrêts internationaux de l’organisation du grand CES de Las Vegas qui se tient tous les ans au mois de janvier. C’est l’occasion pour les organisateurs de faire la promotion du CES de Las Vegas, pour les exposants français de se faire connaître avant de franchir(ou non d’ailleurs) l’Atlantique et pour les exposants internationaux de se faire connaître en France. Organisé par la Consumer Electronics Association (CEA), qui réunit plus de 2000 sociétés du secteur des technologies grand public, il est un rendez-vous de promotion de l’innovation française qui s’exporte. Petit compte rendu.
Alors que la première édition de ce rendez-vous ne m’avait pas laissé un souvenir mémorable l’année dernière, cette année j’y ai trouvé plus d’intérêt. Voilà pour l’appréciation purement personnelle. En 2014 le déroulement du rendez-vous parisien du CES était similaire à celui de l’année dernière à savoir: conférences dès l’ouverture en tout début d’après midi puis rencontres avec des entreprise proposant leur produits, prototypes ou concepts.
Le CEA, ce grand organisateur de l’événement majeur de électronique grand public tenait salon pour la deuxième année consécutive en France. Alors que la précédente édition faisait office de test d’après les dires mêmes des organisateurs, cette édition était plus consistante. Il faut dire que la part de la France aux innovations présentes au CES est de plus en plus importante. “La France a un rôle important dans le succès du CES” a rappelé Gary Shapiro dans son discours d’introduction. Parmi toutes les délégations présentes dans l’Eureka Park en début d’année, la France était la délégation étrangère la plus représentée dans cette partie du salon réservée aux startups innovantes.
Cette année le CES s’annonce particulièrement intéressant. Non seulement le nombre d’entreprises qui y seront présentes croit à tel point qu’il faut réquisitionner de plus en plus de salles de réunions dans les Hôtels de la ville mais également parce que de nouveaux espaces s’ouvrent pour y exposer des solutions et des innovations. 2 nouveaux “Marketplaces” seront à ne pas louper. Le premier concerne la “Smart Home” et le second l’ “Unmanned systems” autrement dit la robotique. La domotique prend ses lettres de noblesses en bénéficiant d’un espace dédié en janvier prochain.
Karen Chupka , vice présidente de la CEA, a fait le tour de organisation logistique de l’édition 2015 du CES: plus d’exposants, plus de salles réquisitionnées, plus de produits et de solutions à mettre en valeur. La participation de la France s’annonce conséquente cette année encore si l’on regarde les startup qui ont répondu à l’appel. On peut également s’attarder sur la participations de très grand groupes comme L’Oréal qui seront présents à Las Vegas en janvier prochain pour la toute première fois afin de présenter ses innovations connectées.
Concernant l’état des lieux de l’innovation, la parole a été donnée à Shawn DuBravac, chef économiste et directeur des études au CEA. Il a expliqué que la marée des objets connectés pouvait maintenant déferler sur le monde compte tenu du fait que les composants tels que les capteurs étaient devenus bien plus abordables d’un point de vue financier.
Selon sa vision du marché, c’est également possible grâce à:
- La numérisation de l’espace physique (Digitalisation of physical space) : tout est mesurée dans notre environnement direct que ce soit des capteurs disposés proche des urinoirs afin de déclencher automatiquement la chasse d’eau ou bien sur les planches de surf pour mesurer les performances du sportif et du matériel employé..
- Si ceci alors cela (If a then b) : l’information est traitée de manière contextuelle pour déclencher des actions adaptées à la situation. L’assistant Siri en est une bonne illustration. Les interactions naturelles sont mises en avant pour automatiquement et dynamiquement ajuster en fonction des données d’un GPS de smartphone les températures de consignes d’un thermostat. Les algorithmes de recommandations de Netflix permettent de faire des propositions plus adaptées aux utilisateurs du service de vidéo à la demande. Et ce, de manière proactive.
- L’Internet du moi (Internet of me) : les smartphones sont un vecteur de croissance de la prise en compte de la personnalisation de la consommation des donnée et informations présentes sur Internet. La personnalisation de la donnée ira plus loin avec l’utilisation des objets connectés telles que les voitures connectées ou es vélos connectés. Les smartwatch sont en train de remplacer les bracelets connectés. 2015 devrait encore conforter cette tendance. La santé connectée est en plein essor car bénéficiant de l’informatique corporelle ou wearable computing et autres objets autorisant la mesure de multiples données biologiques. Le recoupement des flux de données apportera des services à valeur ajoutés.
- La fragmentation de l’innovation (fragmented innovation): L’innovation est fragmentée en ce sens qu’elle est partout. Autrement dit elle peut se permettre d’être aujourd’hui diversifiée. Les catégories de niches peuvent être explorées par les startup du fait que la base solide est installée. Il n’y a pas de marché de masse mais de multiples marchés chacun étant sur des segments bien précis de notre vie..
Une petite phrase résume tout cela : ” Tout ce qui peut être connecté est ou sera connecté”. Quant à faire communiquer ensemble tous ces objets et service connectés cela viendra dans une seconde phase. En ce moment le monde et les habitudes sont en train d’être numérisés. Le partage de données est la prochaine étape.
Pour Shawn DuBravac, l’adoption de tels objets est maintenant plus rapide par les consommateurs. A condition que l’offre soit adaptée à la demande, les objets connectés représentent une opportunité pour les consommateurs et les industriels. Le temps qui passe fait le ménage parmi les objets connectés. Ceux qui perdurent sont ceux qui apportent un réel intérêt à être connectés. Les prix qui sont un frein à l’adoption des objets connectés seront également revue à la baisse au fil du temps . Cela sera possible bien entendu par les avancées technologiques mais également par l’utilisation des smartphones et des tablettes. Si un objet connecté se repose sur un tel appareil il n’a plus forcément besoin d’embarquer son propre écran ni autre périphérique d’interaction. L’objet peut alors se recentrer sur son usage principal et étant financièrement plus abordable et en consommant moins d’énergie. L’autonomie des batteries des objets connectés est également un problème à résoudre pour qu’ils ne finissent pas leur vie au bout de 6 mois au fin fond d’un tiroir…
S’est ensuite tenu une table ronde animée par David Monteau, CEO de la French Tech. 3 startups françaises étaient invitées pour partager leur expérience tant dans l’innovation en France mais surtout à l’export. Sur ce terrain on pourra retenir que la force des startup françaises réside dans la formation généraliste et pointue des ingénieurs et techniciens. Elle bénéficie de l’aura de la vie à la française (the french lifestyle) . Elle ne peut d’épanouir et s’exprimer pleinement qu’en participant à une dynamique collective qui trouve sa force dans des initiatives telles que le label French Tech.
Un avant goût du CES nous attendait ensuite avec de nombreux exposants. Certains seront présents à Las Vegas en janvier prochain comme MyFox, MyBiody Balance,… D’autres comme Qivivone feront pas encore le déplacement. Enfin, l’attrait de cette étape Parisienne avait décidé certains marques comme SmartCharge a venir à Paris dans le but de se faire connaitre en comptant bien faire prochainement son entrée sur le marché hexagonal.
Nous aurons l’occasion de parler ou de reparler des différentes solutions présentes sur cette 2ème édition du CES Unveiled Paris très prochainement.
[…] programme de cette 3ème édition on retrouvera bien évidemment comme lors de la précédente édition les dernières études du secteur présentées par l’organisateur de l’événement le […]