Les objets connectés n’échappent pas à la règle de la Vie aussi numérique soit-elle. Eux aussi naissent et meurent. La mort des objets classique ne nous est pas inconnue: elle survient lorsque l’objet est usé. Les objets connectés ont eu aussi leur mort. Elle peut arriver alors qu’ils sont encore dans la force de l’age. Ils héritent de leurs ancêtres non connectés certaines raisons de mises à la poubelle mais leurs spécificités liées à l’utilisation du web, de logiciels et de serveurs font qu’ils sont plus complexes et offrent donc plus d’opportunités d’être confrontés à la mort de l’objet connecté.
La faiblesse de ses ancêtres
Tout connecté qu’il soit, l’objet connecté est en premier lieu un objet. Il hérite de son lointain ancêtre non connecté de certains de ses gènes qui font qu’il est vulnérable au temps qui passe ainsi qu’a l’usure de l’utilisation ou encore au vieillissement imposé par son environnement.
Dans cette catégorie on peut citer:
- les effets mécaniques : Les pièces mécaniques s’usent à force de son utilisation. Les capteurs peuvent perdre en efficacité.
- la fragilité des composants électroniques : Les coûts des fabricants tirés vers le bas font que certains choix de composants peuvent ne pas être judicieux dans le temps
- l’hostilité de l’environnement : le froid, la pluie, l’humidité ne sont jamais très bons
- l’obsolescence programmée : Un long débat à elle toute seule
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L’utilisateur est un tueur
Les objets connectés ont leur avenir livré à leur propriétaire. Ce dernier peut être leur principal prédateur.
- une utilisation brutale : l’objet connecté est un objet physique qu’il faut savoir manier avec la précaution conforme à ses caractéristiques
- une utilisation non conforme : un mauvais branchement, un mauvais paramétrage usant prématurément sa mémoire…
- une utilisation quotidienne trop contraignante: devoir allumer son smartphone pour contrôler une ampoule connectée n’est pas pratique du tout au quotidien
- la déception liée à l’écart entre les attentes et les fonctionnalités offertes : dans cette catégorie on retrouve l’objet connecté catalogué en tant que gadget. Il ne correspond pas ou plus au besoin de son propriétaire
- un côté énergivore trop prononcé : devoir recharger un objet connecté trop fréquemment est une cause très fréquente de mise au tiroir de ce dernier.
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L’industriel, ce serial killer en puissance
L’industriel qui fabrique un objet connecté a souvent un droit de vie ou de mort sur ce dernier. Le fait de lui couper un serveur cloud dont il est dépendant pour fonctionner le relègue au rang de presse papier onéreux. Le fait de ne pas pouvoir le mettre à jour à distance ne met pas son avenir sous les meilleurs auspices.
- la mort physique lente : Les normes et les technologies évoluent. Avec le renouvellement des appareils contrôlant l’objet connecté celui ci devient obsolète s’il dépend d’une caractéristique physique abandonnée comme une connectique par exemple. C’est tout doucement le cas des objets connectés faisant appel au connecteur jack sous iOS. Avec l’abandon de cette connectique, ces objets ne fonctionneront plus avec les nouveaux iPhones ou iPad.
- la mort logicielle lente : l’industriel ne souhaite plus faire évoluer son produit. L’absence de mise à jour logicielles le rendent moins attractif voire tout simplement incompatible à terme avec un écosystème qui continue à évoluer. Une interface dans une technologie dépassée ou qui n’est plus utilisée par les smartphones ou les pc et l’objet connecté ne peut plus être utilisé. Les interfaces en Flash par exemple ont du souci à se faire.
- la mort par disparition des consommables : L’objet connecté marche bien, les serveurs sont toujours là mais il devient impossible de trouver les consommables nécessaires au bon fonctionnement de la solution. Sans consommables génériques c’est la remise au placard qui guette.
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L’objet connecté n’est pendant un certain temps ni vraiment mort ni tout à fait vivant. Il devient un Zombie technologique en quelque sorte..
L’industriel a également la possibilité de signer un coup d’arrêt brutal à votre objet connecté… et à tous ceux qui sont dans la nature. Cette fin est souvent mal vécue par le consommateur qui ne comprend pas, à juste titre, pourquoi on lui retire la jouissance d’un objet qui fonctionne toujours et qu’il a acheté souvent au prix fort lié à l’innovation technologique d’avant garde.
- la mort par l’arrêt de service cloud : C’est le scénario catastrophe principal des objets connectés. On parle souvent des entreprises qui mettent la clé sous la porte. Il existe également celles qui se font rachetées et qui voient l’acquéreur mettre fin à l’objet connecté. Une pensée à Karotz, Pebble, Koubachi…
- la mort par sabotage volontaire : pour des raisons de dysfonctionnements graves Samsung a du mettre un terme aux Galaxy Note 7 défectueux à distance pour éviter tout risque d’explosion
- la mort par malveillance : Les objets connectés ont besoin d’être sécurisés. Il suffit que l’objet ou les serveur soient piratés pour que la confiance dans l’objet disparaisse et le relègue aux placards. Débranché il ne pourra plus nuire mais plus servir non plus… L’objet connecté peut également mis en panne par un pirate mal intentionné.
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Une vie après la mort
Comme pour les objets “classiques”, les objets connectés peuvent bénéficier de pièces détachées. Le remplacement de cette pièce peut être assuré par l’industriel ou par des tutoriels mis à disposition par des bidouilleurs qui mettent en ligne une description des moyens mis en oeuvre pour leur redonner vie.
On peut citer:
- les tutoriels de changements de pièces : Les écrans cassés ne sont plus des fatalités
- les fichiers permettant de reproduire des pièces cassées ou usées grâce aux imprimantes 3D.
- les entreprises qui se lancent sur le créneau de la réparation des objets connectés.
- les sites de ventes entre particuliers permettant d’obtenir des pièces détachées à prélever sur des modèles d’occasion.
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Lorsque l’objet est rendu inutilisable mais que seul son lien de vie dans le cloud semble être perdu, il y a un espoir:
- les entreprises qui arrêtent la commercialisation, la maintenance évolutive et tout investissement liés à leurs produits mais qui continuent à assurer le fonctionnement des serveurs de leurs objets connectés. C’est le cas de Twine par exemple. C’est également le cas de Ziblue, le repreneur de la technologie Zodianet qui assure le fonctionnement des centrales Zibase.
- les industriels qui libèrent leurs fabrications et qui confient le code et les consignes permettant de garder en vie les objets à la communauté de développeurs via une mise à disposition des sources via une licence de type Open Source.
- les hackers aussi désespérés que géniaux qui bidouillent l’objet à maintenir en vie afin de peaufiner les béquilles nécessaires pour le garder en vie. Ils peuvent mettre alors à disposition de la communauté les programmes nécessaires ou les serveurs de remplacement. Le Karotz en est un bon exemple avec le développement de OpenKarotz.
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Savoir débrancher un objet connecté
La question de la pérennité des objets connectés est un vrai sujet à tel point qu’il ressort en bonne position parmi les freins principaux de leur adoption. En effet ils dépendent souvent de serveurs dans le Cloud qui leurs assurent une simplicité de mise en oeuvre et une facilité d’utilisation en temps normal. En cas de pépins, ce lien devient un fardeau que l’objet connecté se traîne toute sa vie depuis l’acte d’achat. Le prix plus élevé d’un objet connecté par rapport à son cousin non connecté fait que la pilule passe mal lorsque le service n’est plus assuré.
On le voit ce serveur dans le Cloud n’est pas la seule raison causant la mort d’un objet connecté mais il reste la raison la plus ancrée dans les esprits. Cette raison est d’autant plus insupportable qu’elle reste là comme une épée de Damoclès dont déclenchement du coups fatal ne dépend que de décisions externes.
Peut être que l’industriel pourrait prévoir sa disparition, ou tout du moins celui du service lié à l’objet connecté, en indiquant par exemple dans ses conditions générales de vente que s’il venait à disparaître le code source de ses produits et de ses serveurs serait mis à disposition de la communauté en Open Source. Cela n’assure pas le fait que tout fonctionne comme avant mais laisse une lueur d’espoir si quelqu’un souhaite reprendre le flambeau Ce serait un argument marketing sous la forme de transparence post mortem en quelque sorte. Pour les objets connectés la mort est aussi un sujet compliqué.
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