Le braille est un système d’écriture tactile à points saillants, à l’usage des personnes aveugles ou fortement malvoyantes. Le système porte le nom de son inventeur, le Français Louis Braille (1809-1852) qui avait perdu la vue suite à un accident. Son invention géniale permet à bon nombre de personnes de pouvoir lire grâce au toucher et à un encodage des lettres en 6 points positionnés sur 2 colonnes. Des livres sont écrits et imprimés en braille mais le catalogue disponible est bien loin d’être aussi étoffé que celui diffusé en texte classique. Afin de permettre l’accès à ces lecteurs utilisant le sens tactile, le Blind Reader permet de présenter à la volée tout texte en sa retranscription en braille.
Louis Braille n’est pas né aveugle, il l’est devenu à l’âge de trois ans. Après un début de scolarité dans son village de Coupvray, il est admis en 1819 à l’Institut Royal des Aveugles. Deux ans plus tard, en 1821, il assiste à la présentation de la sonographie faite par Barbier, un procédé d’écriture en relief des sons, pour permettre la transmission sans bruit de messages aux armées, la nuit ou dans l’obscurité. Barbier n’ayant pas suivi sa proposition d’améliorer son système, Louis Braille entreprend seul ce travail. Il garde les bases du système de Barbier, notamment le principe d’un codage et l’utilisation de points saillants. Les principales caractéristiques du système élaboré par Braille sont :
- réduction de 12 à 6 du nombre de points utilisés ;
- codage de signes typographiques latins (lettres, ponctuation, notes de musique, etc.) plutôt que de sons.
L’essentiel du système revu par Braille est élaboré en 1825. Il n’a alors que 16 ans. Son premier traité sera publié en 1829. Comme quoi il n’y a pas d’âge pour innover.
En braille standard, un caractère est représenté dans une matrice de six points sur deux colonnes, chaque caractère étant formé par un à six points en relief. Ces points sont conventionnellement numérotés de haut en bas et de gauche à droite, selon le schéma suivant :
Par exemple, la lettre c se représente par les deux points supérieurs, soit la combinaison 1,4. Ce système permet de représenter jusqu’à 63 caractères (26-1), une matrice sans aucun point représentant un espace.
La signification de chaque symbole dépend de la langue utilisée, ce qui explique pourquoi les braille japonais, coréen, cyrillique et autres diffèrent du braille français. Les langues utilisant l’alphabet latin emploient le plus souvent le même codage pour les lettres de base, mais les lettres accentuées, d’autres symboles et, parfois, les signes de ponctuation diffèrent.
L’exercice de la lecture ainsi présentée n’est pas facile mais il permet à bon nombre de personnes aveugles de lire. Tout simplement.
Afin de leur donner accès à la presse papier classique le Blind Reader imaginé par les designers Jia Mengyin & Bao Haimo se présente sous la forme d’un smartphone qui fonctionne comme un convertisseur de texte vers braille.
Il suffit de survoler la publication papier et la surface de l’appareil se transforme en braille. Tout le texte peut alors être lu facilement.
Il permet d’imaginer un monde où les malvoyants peuvent lire presque toute publication sans qu’il soit spécialement imprimés en braille. Non seulement il permettrait d’économiser le coût d’une impression spécialisée, mais il permettrait également de mettre tout un tas de lectures inaccessibles entre les mains des personnes aveugles.
Une solution simple, efficace et portable qui rendrait de beaux services si elle pouvait passer le cap de concept.
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