L’UE a choisi de s’attaquer à la pollution par les microplastiques dans le cadre de la stratégie européenne sur les plastiques. Ces minuscules polymères synthétiques non biodégradables sont dangereux pour l’environnement. Ils s’accumulent dans le sol et l’eau avant de se retrouver dans la chaîne alimentaire. Un exemple frappant est l’utilisation intensive de microfibres plastiques dans l’industrie textile, qui représenterait entre 15 et 31 % des 9,5 millions de tonnes de plastiques qui entrent dans nos océans chaque année. La France vient d’adopter une loi visant à réduire cette pollution, en proposant que, d’ici 2025, chaque nouvelle machine à laver soit équipée d’un filtre destiné à retenir les microfibres de plastique qui se détachent des vêtements pendant le lavage. Avec Gulp, Matter à l’intention de proposer cette technologie aux lave-linges déjà en activité dans nos maisons.
On nous parle souvent de la pollution de l’eau par le plastique. Il existe également une pollution plus sournoise, car compliquée à nettoyer. Elle ne provient pas des plastiques, mais des microfibres de plastique. Les microfibres sont des matières douces et légères composées de fils synthétiques très fins qui se détachent par exemple de nos vêtements lorsque nous les lavons. Elles proviennent de matières artificielles courantes telles que le polyester, le nylon, l’acrylique, le polypropylène et l’élasthanne.
Matter, n’a rien à voir avec la norme du même nom pour la Smart Home. L’entreprise Matter qui fabrique Gulp est basée à Bristol au Royaume-Uni. Elle explique que 60 % des textiles sont aujourd’hui fabriqués à partir de fibres plastiques. À chaque fois que nous lavons nos vêtements, des fibres plastiques se détachent de nos vêtements, s’échappent de nos machines à laver et se déversent dans nos cours d’eau. Ces microfibres sont pointées du doigt pour être l’une des principales sources de pollution microplastique dans nos océans, ce qui nuit à notre environnement. On la retrouve au final dans notre chaîne alimentaire… Matter s’est donné pour mission de stopper cette pollution à la source.
Gulp est conçu pour avaler les microplastiques de votre linge avant que l’océan ne le fasse. La solution simple qui est proposée par Matter et de connecter Gulp à la source du problème, c’est-à-dire directement à votre machine à laver le linge afin qu’il puisse capturer efficacement les microfibres avant qu’elles n’atteignent nos océans et nos rivières. Le fabricant ne promet pas un produit miracle, mais un dispositif pour tous les lave-linges existants permettant de prendre en charge ces polluants et de retenir dans son filtre jusqu’à 90 % des microfibres libérées par chaque charge de linge. C’est déjà pas mal et c’est honnête de ne pas annoncer 100%.
Gulp est compatible avec les lessives, quelles soient en poudre, en liquide ou en galet. Son installation est des plus simples et ne nécessite pas de faire appel à un plombier ou autre artisan.
La mise en œuvre se fait en 3 petites étapes :
- Raccorder le tuyau d’évacuation des eaux usées du lave-linge sur votre Gulp
- Raccordez le tuyau fourni avec Gulp à votre sortie d’eau usée
- Brancher Gulp sur une prise de courant électrique disponible
Pour fonctionner, Gulp a besoin d’être alimenté en électricité. Ça tombe bien, il y en a toujours du côté des machines à laver le linge. Comme Gulp ne fonctionne que pendant une courte durée lorsque le lave-linge est en marche, il ne consomme alors que très peu d’énergie (30 watts).
Le fabricant explique que son invention est compatible avec toutes les marques et tous les modèles de lave-linge puisque, comme on l’a vu, il suffit de raccorder le Gulp au tuyau de vidange de la machine. L’eau passe alors à travers un filtre amovible et réutilisable situé dans l’appareil, puis sort filtrée par le tuyau d’évacuation pour rejoint les égouts. Matter propose également sa technologie aux fabricants des lave-linges qui souhaitent l’intégrer en standard dans leurs produits.
Gulp a été conçu pour offrir la plus grande capacité de collecte de microfibres tout en minimisant l’espace nécessaire dans votre maison (L=360mm x L=165mm H=180mm). Il se positionne n’importe où dans la salle de bain que ce soit ou dessus ou en dessous de l’évacuation d’eau. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de filtres à remplacer ni à jeter. Il suffit de vider le réceptacle après une vingtaine de lavages. Un voyant lumineux s’allumera pour vous indiquer que le moment est venu pour effectuer cette tâche simple.
La question qui vient rapidement à l’esprit est : que faire des microfibres que vous avez réussi à capturer ? Vous avez le choix entre plusieurs options pour décider de ce que vous allez en faire. Lorsque le réceptacle de Gulp est plein, vous pouvez simplement jeter les microfibres à la poubelle. L’inventeur explique que les mettre dans les ordures ménagères pour qu’elles soient détruites est toujours moins polluant que de les laisser atteindre les océans, en sachant qu’il est très compliqué de les capturer dans l’eau.
Une autre solution est de conserver les microfibres et les renvoyer au fabricant. En effet, Matter collecte les microfibres capturées par Gulp. Elles seront utilisées pour la recherche en cours ou recyclées dans de nouveaux produits. Les deux options permettent d’atteindre l’objectif important qui est de les empêcher de pénétrer dans nos océans !
Lancé sur Kickstarter l’année dernière, Gulp était de sortie à l’IFA 2023 cette année pour se montrer au public. C’est là que j’ai fait sa connaissance. Les premiers exemplaires devraient arriver sur le marché au premier trimestre 2024 pour un prix en dessous de 200€. Un investissement assez raisonnable pour participer à la dépollution de nos eaux usagées avant qu’elles n’atteignent nos cours d’eau, nos océans… et nos assiettes !
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