L’Internet des Choses n’est pas qu’un concept pour les terriens. Il peut trouver des applications pour les vols par exemple. Depuis longtemps les avions et les fusées sont bardées de multiples capteurs dont les données doivent arriver au centre de suivi sur terre. Les actionneurs en tout genre doivent pouvoir être pilotés à distance pour mener à bien la mission. Sur l’eau c’est pareil. Fini le temps ou l’on regardait le ciel pour se repérer et se guider. Les bateaux sont truffés de capteurs dont les données sont analysées en temps réel. C’est encore plus flagrant par exemple pour les formules 1 des mers que sont les bateaux de le Coupe America. C’est le cas notamment pour le bateau du vainqueur de cette édition: Oracle Team USA.
L’édition 2013 de l’America’s Cup a véritablement fait entrer le monde de la voile dans une nouvelle ère technologique. La 34ème America’s Cup disputée en baie de San Francisco la semaine dernière, a fait s’affronter des catamarans à aile de 22m flirtant avec les 80km/h sur l’eau… Au terme des épreuves, c’est l’équipage de Oracle Team USA qui s’est imposé 9 points à 8 face à Emirates Team New Zealand… après avoir été mené 1 à 8.
La technologie a toujours été un élément clé de victoire dans l’America’s Cup. On pense bien entendu aux navires qui ont souffert des tests de plus en plus poussés pour trouver les formes et les matériaux qui permettent de remporter les victoires. Quand on voit ces bateaux évoluer sur les plans d’eau on ne pense pas forcément au système informatique embarqué incroyable qui a dû être mis en place.
Si lors de la 32 ème course de l’America’s Cup, Oracle Team USA a généré 4 GBytes de données sur l’ensemble de la course, cette année, pour la 34ème édition, l’équipe a produit pas moins de 200 GBytes par jour. Ces données viennent des 400 capteurs qui sont disposés tactiquement sur le bateau non seulement pour mesurer la vitesse du vent mais également pour mesurer tous les points sensibles du navire.
Un réseau câblé en fibre optique parcours le bateau pour collecter ces données et les communiquer en Wifi au PC central à terre. Les données y sont analysées après coup pour apprécier les performances du jour. Ce n’est pas pour rien que les ingénieurs disent que le bateau leur parle!
Lors de la course, pour ce qui est des données en temps réel, c’est un bateau accompagnateur qui suit la formule 1 des mers et qui collecte les données. Elles sont alors analysées et traitées pour être restituées à l’équipage. Une salle des machines flottante et hautement mobile en quelque sorte.
L’équipage est informé des principales données par écrans tactiles interposés. Ils les portent sur eux greffés sur leur combinaisons. Au sec dans des excroissances étanches de ces habits marins, les écrans tactiles apportent à l’équipage les paramètres cruciaux pour mesurer et améliorer la performance sportive.
Il ne fait aucun doute que pour cet équipage, que la technologie est un facteur clé qui permet de faire la différence entre une victoire et une défaite!
Je vous laisse en compagnie de cette vidéo de présentation du système domotique “do-nautique” pour formule un des mers.
https://www.youtube.com/watch?v=dw7Aqc5b0Fg
Si vous êtes intéressés par le sujet vous pouvez également visionner la vidéo de 92 minutes concernant la campagne de Oracle Team USA lors de cette 34eme America’s Cup.
Source : America’s Cup
salut hervé,
merci pour cet article passionnant ,as always!
1/ les 2 bateaux semblent avoir été souvent (photos) cul à cul ce qui voudrait dire qu’ils ont tous utilisé le meme système.
2/ pour avoir fait pendant longtemps de la voile, collecter les données c’est bien mais c’est ce que l’on en fait qui est hallucinant
3/heureusement que dame nature vient mettre son grain de sel et c’est ce que j’aime par rapport à la formule1. c’est que la course dépêndra, sur un meme théâtre, des courants, de la force du vent, de sa direction…
Merci du compliment!
1) le plan d’eau sur lequel ils évoluent n’est pas gigantesque. Les photographes peuvent se régaler à prendre des photos sur lesquels ils apparaissent tous les 2. Je ne sais pas si le système existe sur l’autre bateau à l’identique mais l’équivalence est loin d’être exclue.
2) Je n’ai pas une énorme expérience de la voile mais je sais que dans d’autres domaines tout comme dans celui-ci, si tu as des données et que tu ne sais pas les interpréter en plus de perdre du temps et de l’argent, tu perds de sacrés atouts.
3) c’est clair que sur la mer il y plus de paramètres à prendre en compte pour une course ou pour une simple promenade que sur la terre. En plus de l’équipement, il faut être sacrément doué pour tout percevoir et comprendre afin d’avoir des chances de remporter la partie.
Je crois que c’est aujourd’hui impossible de faire machine arrière, surtout pour les pro.
Mais ce que j’ai aimé dans les régates faite en solo ou en binome, c’est qu’en plus de se battre contre des compétences physiques, on se battaient cerveau contre cerveau. analyse contre analyse et donc bonne stratégie contre moins bonne. Je me demande aujourd’hui quel est le plaisir de ces “pilotes” que j’ai du mal a appeler marin ( pour de toutes petites courses) si leur role est simplement de suivre les analyste. on pourrait pousser le procéssus à mettre un pilote automatique et avec des winch bordant ou choquant automatiquement sans intervention humaine. car il semble qu’il ne manque plus que ca… Bref, je suis impressionné mais nostalgico dubitatif :-))